27 juin 2018 Cédric de Solenvie

Workshop ‘BioPolitiques des sols et sous-sols’

Workshop « Biopolitiques des sols et sous-sols »

PROGRAMME

2 juillet 9h30-17h30

IRSTEA 2 rue de la Papeterie campus universitaire St Martin d’Hères – Salle Ecrins

 

9h30 accueil café

9h45-10h30 Céline GRANJOU, Lauric CECILLON, Isabelle ARPIN (Irstea Grenoble, LESSEM), Jérôme POULENARD et Yves PERRETTE (Edytem), Coralie MOUNET (Pacte), Roberto GEREMIA (Leca)

‘Introduction au workshop et présentation du projet AlpSols’

10h30-11h15 Germain MEULEMANS, post-doc en anthropologie, centre A. Koyré, Institut Francilien Recherche Innovation Société IFRIS

‘Le coming out des sols des villes : reconquérir ou réanimer ?’

11H15-12h Marine CAVANESE, doctorante en sociologie et histoire au centre Max Weber, Université Lyon et Florian CHARVOLIN, Directeur de Recherches en sociologie, centre Max Weber, Cnrs.

‘Approche sociohistorique des sites et sols pollués en France et dans l’Agglomération lyonnaise’.

12h-12h45 Roberto GEREMIA, Directeur de Recherches en écologie microbienne, Laboratoire d’Écologie Alpine, Cnrs.

‘Rendre le sol visible et lisible : Projet de film sur le sol’

13h-14h : buffet-repas

14h-14h45 : Pierre-Alain MARON, chargé de recherche en écologie microbienne, et Lionel RANJARD, Directeur de Recherches en écologie microbienne, UMR Agro-écologie, Inra Dijon,

‘La qualité microbiologique des sols: bilan et intérêt pour les productions agricoles’

14h45-15h30 :

Suzanne LUTFALLA, postdoctorante en biogéochimie des sols au Laboratoire de Géologie de l’École Normale Supérieure, Paris

‘Un exemple de biopolitique du sol : l’initiative « 4 pour 1000. Les sols pour la sécurité alimentaire et le climat ’ 

15h30-15h45 : café

15h45-16h30 : Pierre-Olivier GARCIA, maître de conférence en géographie UMR Pacte, Univ. Grenoble Alpes.

Faire advenir le stockage géologique comme dispositif de gouvernement des flux de CO2’

16h30-17h30: le sol comme objet interdisciplinaire : discussion introduite par Jérôme POULENARD, professeur de pédologie, Edytem, Univ. Savoie-Mont Blanc, et Olivier LABUSSIERE, chargé de recherches en géographie, UMR Pacte Univ. Grenoble Alpes.

17h30 : fin de la journée

 

Inscription auprès de celine.granjou@irstea.fr

L’atelier est soutenu par le projet AlpSols ‘Approche interdisciplinaire des rapports sols/sociétés à l’heure du changement climatique’ financé par le Labex ITEM et par la fédération FREE Alpes.

 

Biopolitiques des sols et des sous-sols : cadrage général

Notamment abordé en sciences sociales sous l’angle des enjeux de propriété ou d’usufruit du foncier et de souveraineté territoriale, le sol (sous nos pieds) demeure largement perçu comme un socle inerte fournissant son support matériel à l’existence biologique et sociale des êtres vivants qui peuplent sa surface. Rompant avec une approche « de surface » centrée sur l’acquisition et les usages du sol, l’objectif de cet atelier est de questionner les rapports des sociétés à leurs sols et sous-sols considérés dans leur épaisseur tri-dimensionnelle de milieu matériel et vivant.

Inspiré par une littérature récente dans le champ des humanités environnementales, qui appelle à développer de nouvelles formes d’attention et de soin vis-à-vis des formes de vie, d’activité et de vulnérabilité associées aux mondes souterrains, l’atelier vise à susciter un regard critique pluridisciplinaire sur le développement des biopolitiques des sols et des sous-sols. Il vise en particulier à identifier, confronter et explorer les diverses entreprises de connaissance, (re)qualification, gestion, (é)valuation, amélioration, extraction, exploitation et protection des sols et sous-sols,  associées à la transition climatique et énergétique.  

Les biopolitiques du sol et du sous-sol, souvent abordées sous l’angle d’un secteur d’activités particulier (agriculture, extraction minière, gestion des déchets et des pollutions, urbanisme, archéologie…) posent une série de questions transversales :

– Quelle est la portée politique et culturelle de la « re-découverte » du sol à laquelle on assiste depuis quelques années sur les agendas des organisations internationales (cf. Nouvelle Charte Mondiale des sols publiée par la FAO, création du Global Soil Partnership) ?

-Comment les formes de connaissance, de pratique et de gestion des sols et des sous-sols bousculent-elles plus largement les catégories et dualismes « épigés », conçus pour rendre compte de la vie SUR terre, en poussant à adopter un regard ‘par le dessous’ sur les lieux, les paysages et les formes de vie multi-espèces ? Comment la re-découverte des sols vivants décentre-t-elle en particulier les termes et les répertoires de la conservation de la nature, passant d’une préoccupation pour l’inventaire des espèces menacées vers des enjeux de maintien des fonctionnalités et des « services » rendus par le sol et de maintien de la « zone critique » dans un contexte de préoccupations croissantes pour un scénario de « peak soil » (Shiva, 2009) ?

-Quelles nouvelles formes de connaissance, de mesure, de manipulation et d’amélioration des sols et des sous-sols émergent avec le développement des techniques de capture et séquestration du carbone dans les sols et sous-sols à des fins de régulation climatique, avec les espoirs placés dans l’amélioration des services microbiens souterrains pour une nouvelle révolution agricole, ou encore avec l’extension des activités de régénération des sols industriels et pollués et de re-construction des sols urbains? Sur quelles technologies et opérations biopolitiques (quantification, qualification, évaluation et hiérarchisation des sols et sous-sols) s’appuient ces entreprises pour rendre le sol pensable et gouvernable en termes de fonctions et services rendus à l’environnement et aux sociétés ?