Identifier des problèmes de tassement des sols dans une parcelle n’est pas chose simple. Dans le cadre du projet Sol-D’Phy, Agro-Transfert a travaillé à ce sujet et identifié des méthodes de diagnostic faciles à mettre en place.
Le tassement des sols peut s’avérer une réelle problématique dans les régions avec des cultures spécialisées (pommes de terre, betteraves sucrières, légumes de plein champ…). Il peut notamment pénaliser fortement la productivité de ces cultures et des suivantes. Les chantiers deviennent de « plus en plus performants, mais aussi de plus en plus lourds », selon Agro-Transfert. Et les agriculteurs ont « peu d’outils simples pour diagnostiquer des tassements profonds et apprécier le risque d’un chantier préalablement à sa mise en œuvre ».
Agriculteur à Coucy-la-Ville (Aisne) en polyculture (lin fibre, betterave, céréales), Thierry L’Escop prête une grande attention à ce risque. Pour cela, il surveille les moments d’intervention, le trafic dans les parcelles et la pression des passages d’engins. Il est « important de remettre de la vie dans nos sols, notamment avec des couverts végétaux », précise Thierry L’Escop. « Au fur et à mesure, on se rend compte que les sols fonctionnent de mieux en mieux ».
À Misery (Somme), Jérôme Puche est exploitant en polyculture industrielle (pommes de terre, légumes, betteraves avec irrigation et céréales). Avec des limons moyens profonds, un recours à l’irrigation et des rotations parfois courtes, l’agriculteur fait aussi face à des problématiques de tassement des sols. Avec le Ceta de Ham Vermandois, il a pu réaliser régulièrement des observations de la structure de ses sols et faire des comparaisons avec les autres agriculteurs. Selon Guy Rousseau, ingénieur de ce Ceta, comparer les sols en fonction des pratiques des agriculteurs permet de prendre conscience. Son objectif : « mettre les agriculteurs en capacité d’observer leurs problèmes et de les résoudre ».
Dans le cadre du projet Sol-D’Phy, les équipes d’Agro-Transfert ont travaillé sur ce sujet et identifié différentes méthodes simplifiées de diagnostic de tassement des sols à destination des conseillers agronomiques et des agriculteurs :
- le test bêche, méthode la plus connue aujourd’hui. Il est nécessaire de « prélever des blocs de sol d’environ 20 x 20 x 30 cm, les émietter manuellement puis attribuer une note de structure de 1 à 5, voire évaluer la bioturbation », d’après Agro-Transfert ;
- la tige ou le pénétromètre, permettant de « ressentir les différences de résistance du sol à l’enfoncement d’une tige sur 40 à 80 cm de profondeur » ;
- le mini-profil cultural (bêche, télescopique, mini-pelle…) pour une observation des horizons superficiels et profonds jusqu’ à 70 cm. Il est alors possible de visualiser le sol « selon une double partition (verticale/latérale), de repérer au couteau les horizons et d’évaluer la structure, l’enracinement, l’activité biologique, l’évolution des résidus, … ».
Attention toutefois « aucune de ces méthodes, utilisée individuellement, ne permet un diagnostic suffisamment complet à l’échelle d’une parcelle pour répondre aux différentes questions courantes sur le terrain ». Il convient de les combiner en fonction des objectifs recherchés.
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https://www.terre-net.fr/observatoire-technique-culturale/strategie-technique-culturale/article/comment-evaluer-le-risque-de-tassement-des-sols-217-142438.html