Besoins en logements et en infrastructures obligent, l’Hexagone perd l’équivalent d’un département tous les dix ans en terres agricoles. Une artificialisation galopante des sols fertiles qui détruit à jamais leurs qualités… menaçant l’indépendance alimentaire de la France.
Mercredi 17 janvier 2018, 13 h 30. Sur le perron de Matignon, devant une foule de journalistes, le Premier ministre Édouard Philippe annonce sa décision sur le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-landes (Loire-Atlantique). L’abandon des travaux est finalement prononcé, mettant fin à des décennies de contestation… Seulement voilà : le cas si périlleux de Notre-Dame-des-Landes et de ses 1650 ha de terres agricoles gelées cache beaucoup d’autres conflits en cours sur notre territoire.
Des associations, des chercheurs, des industriels s’écharpent ainsi autour du projet du centre commercial EuropaCity à Gonesse (Val-d’Oise), ou encore celui de Val Tolosa à Plaisance-du-Touch (Haute-Garonne), mais aussi sur le contournement ouest de Strasbourg, la construction du Technopôle Agen-Garonne à Sainte-Colombe-en-Bruilhois (Lot-et-Garonne), etc. Avec, partout, la même inquiétude : voir disparaître des centaines d’hectares de sols fertiles sous ces infrastructures – « Des légumes, pas du bitume ! » entonnent les opposants.
La préservation des espaces naturels tenait jusqu’ici le haut de l’affiche. C’est désormais la terre arable qui devient une préoccupation nationale. Les statistiques officielles sont impressionnantes : d’après le ministère de l’Agriculture, la France perd en moyenne chaque année environ 60 000 ha de sols nourriciers. Soit l’équivalent du département du Cantal qui disparaît tous les dix ans, grignoté par les routes, les lignes de chemin de fer, les zones commerciales et leurs parkings démesurés, les plate-formes logistiques géantes, les carrières d’extraction, les décharges, les stades, les golfs, les maisons et leurs jardins toujours plus grands. Alors que les surfaces forestières, protégées voire sanctuarisées, restent globalement stables.
« Jusqu’à présent, nous avons traité le sol comme une ressource illimitée, à consommer sans modération, alors qu’il s’agit d’une ressource naturelle finie et non renouvelable à l’échelle d’une vie humaine » , s’indigne Claire Chenu, de l’unité Écologie fonctionnelle et écotoxicologie des sols d’agrosystèmes.
De fait, les terres agricoles ne sont pas des surfaces banales : « Le sol d’un mètre d’épaisseur que l’on trouve généralement en France résulte de l’altération des roches sous-jacentes durant plusieurs milliers ou dizaines de milliers d’années, souligne Dominique Arrouays, pédologue à l’unité de recherche Infosol (Inra). Dit autrement, il faut parfois attendre mille ans pour constituer un centimètre de terre nourricière.
Des associations, des chercheurs, des industriels s’écharpent ainsi autour du projet du centre commercial EuropaCity à Gonesse (Val-d’Oise), ou encore celui de Val Tolosa à Plaisance-du-Touch (Haute-Garonne), mais aussi sur le contournement ouest de Strasbourg, la construction du Technopôle Agen-Garonne à Sainte-Colombe-en-Bruilhois (Lot-et-Garonne), etc. Avec, partout, la même inquiétude : voir disparaître des centaines d’hectares de sols fertiles sous ces infrastructures – « Des légumes, pas du bitume ! » entonnent les opposants.
La préservation des espaces naturels tenait jusqu’ici le haut de l’affiche. C’est désormais la terre arable qui devient une préoccupation nationale. Les statistiques officielles sont impressionnantes : d’après le ministère de l’Agriculture, la France perd en moyenne chaque année environ 60 000 ha de sols nourriciers. Soit l’équivalent du département du Cantal qui disparaît tous les dix ans, grignoté par les routes, les lignes de chemin de fer, les zones commerciales et leurs parkings démesurés, les plate-formes logistiques géantes, les carrières d’extraction, les décharges, les stades, les golfs, les maisons et leurs jardins toujours plus grands. Alors que les surfaces forestières, protégées voire sanctuarisées, restent globalement stables.
« Jusqu’à présent, nous avons traité le sol comme une ressource illimitée, à consommer sans modération, alors qu’il s’agit d’une ressource naturelle finie et non renouvelable à l’échelle d’une vie humaine » , s’indigne Claire Chenu, de l’unité Écologie fonctionnelle et écotoxicologie des sols d’agrosystèmes.
De fait, les terres agricoles ne sont pas des surfaces banales : « Le sol d’un mètre d’épaisseur que l’on trouve généralement en France résulte de l’altération des roches sous-jacentes durant plusieurs milliers ou dizaines de milliers d’années, souligne Dominique Arrouays, pédologue à l’unité de recherche Infosol (Inra). Dit autrement, il faut parfois attendre mille ans pour constituer un centimètre de terre nourricière.
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https://www.science-et-vie.com/nature-et-enviro/urbanisation-contre-terres-agricoles-la-france-en-pleine-guerre-des-sols-41853