Érosion de la biodiversité : vrai ou faux
Réunion tenue le 6 juin 2019 de 8h30 à 10h00 – Paris 1er
Les représentants de 131 Etats se sont réunis à Paris du 29 avril au 4 mai 2019 sur le thème de la biodiversité. En effet, la Plateforme Intergouvernementale Scientifique et Politique sur la Biodiversité et les Services Ecosystémiques (IPBES) a constaté une érosion inquiétante de la biodiversité dans de nombreuses régions du monde. Cette érosion concerne de très nombreuses espèces. En France métropolitaine, 14% des mammifères, 24% des reptiles, 23% des amphibiens, 32% des oiseaux nicheurs, 22% des poissons et 28% des crustacés d’eau douce sont menacés.
Comment préserver cette biodiversité ? Quel est le rôle de l’activité agricole dans cette biodiversité ?
Lors d’un petit déjeuner organisé le 6 juin 2019 par l’Association des amis de l’Académie d’agriculture de France (4AF), André Fougeroux, membre de l’académie, a dressé un état des lieux documenté devant des participants nombreux et très attentifs.
Il a énuméré les multiples raisons de la régression de la biodiversité, en prenant pour exemple les modifications dans l’espace agricole : réorganisation des parcelles (remembrement), diminution des surfaces de prairies et de cultures fourragères (luzerne, trèfle violet…), augmentation des terres labourables, simplification des assolements, régression des zones humides, disparition des haies et des arbres isolés…
Mais l’agriculture peut également enrichir la biodiversité : biodiversité biologique des sols (avec les assolements et rotations, jachères, inter-cultures, engrais verts…), diversité botanique (en bords de champs, chemins, haies, bois, talus, clôtures…), diversité de la microfaune (par des zones fleuries, zones de nidifications, corridors…), diversité de la macrofaune (zones refuges, espèces protégées…).
André Fougeroux a rappelé sous forme d’exemples, que l’érosion de la biodiversité est réversible. Elle nécessite de bonnes pratiques agricoles et agroécologiques, une planification paysagère multifonctionnelle (pour la sécurité alimentaire, le maintien des espèces et les fonctions écologiques) et un engagement fort et généralisé de tous les acteurs : producteurs, services publics, société civile, consommateurs…
Comme pour la lutte contre le changement climatique, la préservation de la biodiversité passe par le développement durable auquel chacun peut contribuer.
> En savoir plus (4AF – onglet actualités)