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Ce 1er décembre à la COP 21, le ministre de l’Agriculture français Stéphane Le Foll a officiellement lancé l’initiative mondiale « 4 pour 1000« , impulsée par la France, qui vise à favoriser la séquestration du carbone dans les sols tout en augmentant les rendements.
Un taux de croissance annuel du stock mondial de carbone des sols de « 4 pour mille » permettrait d’absorber et de stocker l’équivalent des émissions anthropiques annuelles de CO2, soit 75% des émissions de gaz à effet de serre. Cette initiative, présentée en mars dernier, engage les acteurs du monde agricole (Etat, agriculteurs, collectivités, entreprises privées, chercheurs, bailleurs de fonds, ONG) vers une transition agro-écologique (cultures de couverture, allongement des rotations, non labour, semi direct ..) Elle participe à l’Agenda des solutions de la COP 21.
A ce jour, plus d’une quarantaine d’Etats et une soixantaine d’organisations internationales soutiennent cette initiative, a précisé le ministre. Plusieurs ministres de l’Agriculture et de l’Environnement sont venus signer ce mardi au Bourget la déclaration commune d’engagement (Allemagne, Australie, Bulgarie, Estonie, Japon, Lituanie, Maroc, Pologne, Royaume-Uni, Slovénie, Uruguay, etc). Figurent également plusieurs organisations internationales dont l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Fonds international de développement agricole (Fida), la Banque Mondiale, le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad), la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et le Centre international de hautes études agronomiques méditerranéennes (CIHEAM).
Plusieurs ONG sont aussi signataires (France Nature Environnement (FNE), Biovision, Center for Food Safety, Agrisud, etc.) aux côtés d’organisations professionnelles (Association nationale interprofessionnelle du bétail et des viandes (Interbev), Centre national interprofessionnel de l’économie laitière (Cniel, …)) et des entreprises et fondations privées (Fonds Livelihood, Agroicone, Fondation Carasso,…).
« Il nous faut continuer à mobiliser le plus grand nombre d’acteurs possible afin d’engager l’agriculture dans une transition, qui, au-delà de répondre au défi de la sécurité alimentaire, peut répondre à celui de l’atténuation du changement climatique », a déclaré Stéphane Le Foll.
Quatre-vingt douze pays ont inclus le « secteur des terres » (agriculture, forêt et sols) dans leur contribution nationale d’atténuation de leurs émissions et d’adaptation au réchauffement (INDC), a précisé François Houllier, directeur général de l’Inra. L’initiative permettrait de doubler les mesures d’atténuation prévues dans leur INDC d’ici 2030, selon lui.
Une première réunion de l’ensemble des membres du « 4 pour 1000 » aura lieu au premier semestre 2016. Elle sera organisée de concert avec le ministre marocain de l’Agriculture, dans le cadre de la préparation de la COP 22 à Marrakech en novembre 2016. « D’ici à la COP 22, il va falloir mettre en place une gouvernance alliant ONG, agriculteurs, scientifiques et décideurs politiques et mobiliser des financements pour mettre en oeuvre des plans d’actions », a souligné Stéphane Le Foll. Il s’agira également de « clarifier les principes communs » à l’ensemble des projets portés par l’initiative.
L’agriculture est responsable de 24% des émissions mondiales de GES. Le « secteur des terres » a un potentiel de réduction des émissions entre 20 et 60% d’ici 2030, estime le Groupe international d’experts sur le climat (Giec).